2014-04-27

L'intimité du cybermonde



Contrairement aux autres petits de mammifères, l'humain ne sera généralement pas capable de se mettre debout et de marcher avant un an après l'accouchement, soit une période plus longue que les neuf mois de sa gestation fœtale. Cette particularité a les plus grandes conséquences. L'humain demeure longtemps inachevé après la naissance pendant sa vie post-fœtale.
J'ai souligné que cet inachèvement de longue durée crée chez l'in-fans un sentiment d'impuissance et une frustration grandissante, et qu'il y réagira en développant à l'opposé. dès qu'il pourra se tenir debout, un désir de puissance: Prométhée, qu'il faut ajouter au couple freudien d’Éros et Thanatos (CyberProméthée, l'instinct de puissance, vlb édition, 2002).
Il faut aussi prendre en considération la simultanéité, en ses débuts confusément mêlée, de la naissance de son corps et de celle du monde qui vient à lui. Elle se traduit par l'inachèvement indistinct du corps du petit humain et du monde qui naît autour de lui. On parlera donc à ce stade de l'inachèvement conjoint de la naissance du petit d'homme et du monde. Cette simultanéité du développement prend dans la conscience en formation du petit humain les mêmes traits ego centrés, anthropomorphiques et fabulatoires. La naissance du monde relève des mêmes interprétations émotionnelles de satisfactions et de manques,de désirs et de peurs, de plaisirs et de souffrances. Leur intelligence est confondue entre la corporéité de l'humain qui se complète et la matérialité du monde qui se forme. Rien n'y est rationnel.Tout y est quête biologique de la satisfaction corporelle. C'est l'instinct de vie et de survie qui règne. Toutes ces images, leur syntaxe et les pouvoirs de leurs acteurs relèvent de la structuration du carré parental dans le psychisme plastique de l'enfant. Et ces images et structures in-nées (générées au cours de la naissance) sont là pour s'inscrire dans la conscience pratique autant que dans l'imaginaire de l'humain pour toute sa vie, comme un mode de penser et d'imaginer naturel, évident, familial/familier.
C'est dans cette conscience et ce psychisme en émergence que se situe l'origine biologique et la gestation socio-familiale des mythes. Il ne faut surtout pas les chercher ailleurs, dans je ne sais quel mystère éternel qui nous dépasse et nous surplombe, comme l'a fait la psychanalyse jungienne. Il ne faut pas en rajouter dans la fabulation, en inventant des archétypes ou des dieux! Ce qui peut donner cette impression d'éternité ou de permanence, c'est seulement l'éternelle répétition biologique de la naissance et du carré parental pour chacun de nous, génération après génération, universellement quelles que soient la diversité des sociogenèses de la psyché selon les époques et les cultures.
Ce qu'il faut retenir, c'est le lien indissociable entre la naissance de l'humain et du monde, leur unité originelle et leur gestation conjointe pendant près d'un an de vie post-natale.
C'est au terme de ce premier cycle du développement que le petit d'homme aura la conscience distincte de s'approprier son propre corps, auquel il va s'identifier, et de se séparer du monde extérieur qu'il conçoit comme un contenant de sa vie, étranger étranger à lui-même, qu'il va continuer à interpréter de façon tantôt  utilitariste, tantôt  fabulatoire.
Et il n'est pas étonnant de constater conséquemment que le monde virtuel, le cybermonde numérique que nous secrétons avec nos algorithmes, est beaucoup plus proche, intime de l'humain que le monde réel, qui nous semble beaucoup plus différent de nous et que nous percevons comme distant, étranger et inattentif à nous. Certes le cybermonde est  instrumental et utilitaire, mais il est beaucoup moins hétérogène à l'humain que le monde réel. Il lui colle à la peau, il répond sans effort à ses désirs et à ses craintes, il satisfait directement ses instincts, Éros, Thanatos et Prométhée. Il est beaucoup plus fabulatoire que le monde réel. Ou, en d'autres termes, paradoxalement beaucoup plus réel imaginairement pour nous que le monde réel physique dont nous subissons les résistances, les frustrations et la méconnaissance. Cette irréalité attribuée au monde virtuel dans le langage courant constitue paradoxalement une intimité psychique de l'humain.
D'où son succès: voilà un monde pensé et créé à notre image, par et pour nous, modifiable selon nos fantasmes et notre instinct de puissance, érogène et vital, dans lequel nous pouvons nous identifier. Nous n'y sommes pas un accident du hasard anecdotique et étranger au monde, comme nous voyait Jacques Monod dans l'univers que découvre la science. Nous sommes au cœur, au centre du monde virtuel, comme l'escargot dans sa coquille, comme la tortue dans sa carapace, comme le noyau dans la cerise.

2014-04-16

L'appui-livres: un quotidien web québécois du livre en préparation

Communiqué

En ce 23 avril 2014, Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, nous sommes heureux d’annoncer le projet de création d’une nouvelle entreprise québécoise d’actualités du livre. Elle se donnera pour mission de promouvoir le livre et la lecture, d’où son nom APPUI‐LIVRES. L’entreprise publiera un quotidien web et opérera une agence de presse dédiés au livre, une première au Québec.
Une infographie (à voir à la dernière page de ce communiqué) rendue publique aujourd’hui donne une idée  précise  de  la  grande  variété  du  contenu  éditorial  qui  sera  offert  aux  passionnés  du  livre.  Des nouveautés aux palmarès des ventes en passant par la vie littéraire, des nouvelles de la chaîne du livre celle des études littéraires en passant par les technologies, l’écriture, la publication et même les arts graphiques, tous les aspects du livre seront couverts. À l’actualité, s’ajoutent des centres d’information pour les auteurs et les technophiles, une bibliothèque de livres numériques et une section sur la langue française.
Selon  les  promoteurs,  Serge‐André  Guay,  Pierre  Bonin  et  Renée  Fournier  de  la Fondation  littéraire Fleur de Lys, jamais le livre n’a été l’objet d’autant d’actualités au cours de son histoire, notamment en raison  de  la  renaissance  de  sa  diffusion  sur  le  web.  De  plus,  cette  abondance  se  décline  en  une dispersion toute aussi historique des actualités du livre sur un très grand nombre de sites web, parfois difficiles à repérer ou limités d’accès en raison de la barrière de la langue. Ainsi, l’effort à déployer pour se  tenir  informé  de  tous  les  aspects  du  livre  augmente  sans  cesse.  «Nous  avons  observé  que  les intéressés  recherchent  des  sites  web  qui  fédèrent  l’actualité  du  livre  et  c’est  ce  que  ferons  à  l’instar  de plusieurs autres initiatives nationales à travers le monde.»
Enfin,  les  membres  bénéficieront  des  avantages  d’une  agora  avec  la  possibilité  de  partager  leurs critiques de livres, d’ouvrir des blogues personnels, de participer à des projets d’écriture collective, des forums de discussion et des sondages.
L’entreprise sera constituée en coopérative de solidarité sociale et privilégiera ainsi la capitalisation populaire par l’implication de tous les passionnés du livre, de l’auteur aux lecteurs. «La coopérative de solidarité se caractérise par la diversification de son membership et son ouverture au partenariat. Elle regroupe à la fois des membres qui sont des utilisateurs des services offerts par la coopérative et des membres qui sont des travailleurs au sein de celle-ci.» Source : Ministère des Finances et de l’Économie, gouvernement du Québec. Lien vers la source en ligne. Pour toutes questions au sujet de cette forme d’entreprise, les intéressés sont invités à communiquer avec Jean-Sébastien Plourde de la Coopérative de développement régional (CDR) Québec-Appalaches au numéro : 418-687-1354 - poste 230).