

Beaucoup de chercheurs travaillent depuis une dizaine d’années sur les textiles intelligents mêlant la fibre optique, les diodes et les écrans LCD au tissage de soie ou à la flanelle, et mettent au point des motifs lumineux interactifs ou connectés à l’internet pour agrémenter des cybervêtements féminins élégants ou bioniques. D’autres ont repris la tradition des montres swatch pour transformer en bijoux, colliers, bracelets, pendentifs ou broches numériques des téléphones cellulaires, des clés USB ou des puces à commande bluetooth. On nous proposera aussi bientôt les lunettes iPod ou eBook, les boutons micro et de commande vocale, de programmation MP-4 ou d’alarme à distance, l’écharpe cinéma, le miniclavier flexible intégré dans le revers de veste, l’écran plasma-plastron de poitrine, la boucle de ceinture carte de crédit ou audiobook, le talon de chaussure GPS, la casquette lumineuse, les bas à programmes déroulants, la chemise ébouriffante de dissuasion Taser en cas d’assaut, ou teaser pour le happy hour, sans compter tous les nouveaux accessoires portables en piercing, perles enregistreuses, boucles flashantes, anneaux RFID, émetteurs ou récepteurs sans fil, puces de contrôle médical ou biométrique, les lentilles de contact à variations chromatiques programmées et les mini programmes d’animation numérique pour décolletés plongeants. Les prothèses de silicone en seront révolutionnées. Sans parler du marché du sous-vêtement interactif, érotico-virtuel. Et des chaînes ou menottes bluetooth pour les rencontres hard. La montre, cet objet archaïque qui évoque encore le cadran solaire, aura droit à une révolution de toutes les cyberconvergences : écran de cinéma gonflable, agenda électronique, carte d’affaires sans fil, caméra vidéo, émettrice de messages subliminaux, plateforme de socialisation web 3.0, projectrice 3D et de massages ondes courtes relaxantes. Je prophétise aussi le retour du chapeau, dont la reine d’Angleterre a eu l’intelligence de maintenir la tradition, car il s’agit là du meilleur accessoire possible de cyber haute couture, superbes boîtes noires pour les systèmes de son spatialisé, les projections 3D, les antennes et les microordinateurs complets, mais discrets. Le développement des nanotechnologies inspirera par la suite une nouvelle vague de haute couture numérique. Un marché émergent, incontournable, qui satisfera nos désirs les plus secrets d'émotions, d'excitations, de puissance, d'élégance et d'efficacité magique. Devrait-on conclure que le futur, c'est plus beau que le passé?
Hervé Fischer
(En illustration, le téléphone bracelet BenQ-Siemens, ivoiré, rythmé de lignes rouge fluorescent, qui évoque peut-être la séduction d'Ève par le serpent numérique)
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