2014-06-25

Augmented consciousness




Thanks to digital technologies we learn how to use hyperlinks when we navigate on the web and we get access to worldwide information in real time. The Digital Age allows us to get closer to all societies, feel responsibility and share compassion with all members of humanity who are in vulnerability because of natural catastrophes or break down of peace.
We may celebrate the new capacity of digital technologies for offering us “rich media” and "augmented reality" thanks to these multiple hyperlinks giving us complementary information about any historical, social, scientific, cultural data or touristic site. But, even more important, we benefit of what  we should call "augmented consciousness" thanks to these same multiple hyperlinks of the web and social media of our new age. This "augmented consciousness” is awaking a deeper sense of human creativity and ethical social responsibility which we develop collectively. It allows us to discover and appreciate the richness of cultural diversity. It allows us to believe again in human progress. It may sound paradoxical that a binary digital code and electronic technology may create nowadays more consciousness and a planetary ethic, but it is a matter of fact, even if the progress is slow and if United Nations agencies encounter so much difficulty to impose peace and human respect. In a time which sees the triumph of techno-scientific logics and the domination of economical one-way thinking, “augmented consciousness” and planetary ethics should still be considered as the key parameters of the future of humanity.

We may therefore propose the new concept of “hyperhumanism” to express our hope for more humanism thanks to more hyperlinks.

2014-06-14

The new Titans of our time

          Anthropometry of a new Titan, electronic painting on screen, 2014

They are the empowered sons of the XXI century. They have killed fathers and mothers. CyberPrometheus is triumphing,

2014-06-13

CYBER-ANTHROPOMÉTRIES


Cyberanthropométrie , acrylique sur toile, 153 x 92 cm, 2014

Le cyborg, icône de l'âge du numérique, de l'imaginaire des jeux vidéo, de la technoscience, de l'empowerment (l'homme augmenté), prend la relève du nu féminin, si présent dans la peinture occidentale depuis la Renaissance. C'est le mythe de la puissance de l'homme, le fils du père, qui l'emporte sur celui de la mère, que célébraient encore les papiers gouachés en bleu et découpés de Matisse et les anthropométries bleues d'Yves Klein. Le cyborg a tué père et mère. Sous la figure de l'homme hybride, le robot anthropoïde, le cyborg, emblématique du XXIe siècle, incarne le fils triomphant, le nouveau Titan de notre temps.

2014-06-08

La sensibilité, comme la pensée, procède en arabesque


Nous avons beaucoup parlé de la "pensée en arabesque" par opposition à la pensée linéaire du rationalisme classique. Or la sensibilité est elle-même arrimée à la pensée. Je ne l'opposerai pas au jugement esthétique"universel et sans concept" de Kant. Car il n'est pas question ici de jugement, mais seulement de sensibilité, fût-elle spontanée et confuse. Nous savons que dans la "lecture d'une image" l’œil procède à un balayage en arabesque global en fixant son regard sur divers points successivement, avant de scruter plus systématiquement. La lecture globale d'un texte se fait de même par sondage de syllabes et de lettres qui, si elles permettent de reconstituer rapidement le sens, n'exigera pas de lecture linéaire avant de passer à l'ensemble suivant. Même l'écoute de la musique n'est pas linéaire, mais se fait par sauts de groupe en groupe de sonorité. Plus convainquant encore: la lecture d'une ligne droite n'est pas linéaire, mais se fait par sauts de point en point. L’œil semble incapable de suivre de continu linéaire d'une ligne. Le schéma proposé ci-dessus permet de le vérifier: l’œil va de point d'inflexion en point d'inflexion de la ligne et nous ne prêtons attention aux segments intermédiaires qu'au prix d'une attention spéciale, rapidement jugée fastidieuse et inutile.
Autrement dit, la perception procède par points d'arabesque nous permettant de deviner ou supposer immédiatement le contenu des zones intermédiaires. Et lorsque nous passons de la perception à la sensibilité, il en est de même: nous procédons par liens entre les divers éléments perçus, sonores, visuels, tactiles, olfactifs, gustatifs, pour établir une sensation globale dont nous cherchons la lecture, la finesse, la cohérence ou la signification. Toute sensation est d'abord confuse et demande à être définie pour être mentalement interprétée. La perception, la sensibilité, le déchiffrement continus n'existent pas. Ils se constituent par configuration d'éléments ponctuels que nous lions conceptuellement pour en reconnaître la forme ou la qualité connues, le "pattern". La continuité n'est pas une forme constituante de la matière, ni de la perception de la matière. Elle est seulement éventuellement un effort a posteriori pour une perception en arabesque plus serrée.

2014-06-07

Le plaisir


                                            Le plaisir, acrylique sur toile, 92 x 153 cm, 2014

Le plaisir buccal est immense comme un paysage qui se découvre d'instant en instant. Un univers profond, subtil, tactile, aux arrière goûts prolongés, parfois cruels, cannibales. Je prends conscience de points d'excitation, réceptifs de saveurs que je précise mentalement. Je construis mes perceptions gustatives par liens de point en point de mes papilles gustatives, pour en configurer les qualités, et les définir selon ma mémoire ou mes références éventuelles (goût de petits fruits murs, de vanille, acidité, sucre, comme le suggèrent les étiquettes des bouteilles de vin). C'est ainsi que je mange l'univers. Et je vois les couleurs de ce que je porte à ma bouche, le bleu, le violet, le rouge, le pourpre, le vert, qui m'annoncent les saveurs et les textures de ce que je vais ressentir. J'attribue des saveurs aux couleurs (vin blanc, rosé, rouge,  glace verte, sucre blanc, orangeade, crème pistache, rosée, chocolat, bleuets, jaune d’œuf: les couleurs me mangent.

Le NUMERIQUE est devenu la 3e dimension du monde


Ce que Kant appelait les "formes a priori de la sensibilité" n'a pas la pérennité qu'il leur attribuait. En fait, l'espace perd son importance, se rétrécit, devient "intelligent", tandis que le temps, jadis secondaire, accélère, prend le devant sur l'espace, nous cannibalise dans le flux chaotique de ses précipitations. Il nous oblige à nous adapter constamment pour survivre et devient un embrouillaminis d'expériences émotionnelles et éphémères. Cette déstabilisation de la pensée essentiellement spatiale, sur laquelle nous avons bâti le rationalisme linéaire et notre conquête occidentale du monde, bouleverse notre civilisation. Il  met à risque nos valeurs humanistes de la Renaissance, questionne la science autant que la démocratie et pourrait nous replonger dans la pensée magique de l'obscurantisme, car il casse la logique, l'objectivité de la pensée moderne et nous plonge dans une postmodernité sans queue ni tête. Mais en fait, la nouvelle pensée par liens, associations, que nous avons appelée la "pensée en arabesque", est plus proche des réseaux synaptiques de notre cerveau, que nous avions soumis au réductionnisme et à la rigidité de la logique linéaire. Il est donc plus en osmose avec la nature que nous tentons d'interpréter pour mieux la conquérir et nous devrions demeurer optimistes, à condition de maîtriser le postrationalisme qui émerge, ses nouvelles complexités, mais aussi son apparent chaos, sans sacrifier aux valeurs individualistes de la pensée critique, de la liberté et de la justice, au cœur des sociétés de masse qui nous charrient. 

Digital has become the third dimension of the world


Space is becoming smarter and smaller, lousing its importance and structural determination of our human activities. Time is accelerating and demanding a faster adaptation of all of us. Time is becoming evenemential and ephemeral, cannibalizing us in its chaotic flew. Sense, rationality emigrate from the traditional space and time pattern of our sensibility, logic and activity into the digital links and networks. We encounter an anthropological revolution. Kant’s a priori “forms of our sensibility” are disappearing. Spatial stability, on which we had constructed the fundaments of classical lineal rationalism, escapes and gets replaced by digital thinking in arabesque. Again as in former magical thinking, we mainly build the meaning of things on links, experience and emotion. The consequences may be difficult to master and dangerous for masse societies, not to fall in a new obscurantism. We have to learn how to get the best and avoid the worst of this mutation of our relation to the world. Let’s keep optimistic as it meets again more closely the biological structures of our brain connections, which we had submitted to the rigidity of lineal rationalism. We got an incredible power of this reductive discipline. But time has come for building a post-rationalism.  It’s getting more risky but also opening the way for more human power.