Extraits
d’un article de Pascale Senk dans Le Figaro du 16 mars 2015 -page Santé psychologie:
Le
philosophe et artiste Hervé Fischer, qui signe l’un des
essais les plus intéressants
du
moment sur La Pensée magique du Net (Éd. François
Bourin), considère lui aussi que si les
jeunes sont « les plus vulnérables » à l’aliénation
rendue possible par le Net, car ils
mesurent leur existence à leur
occurrence sur les réseaux sociaux, cela
concerne aussi les adultes : « On peut avoir le sentiment qu’on a une vie sociale parce qu’on a des centaines d’amis sur le Net, ou qu’on est très actif et entreprenant parce qu’on échange sans cesse des commentaires et des informations numériques, explique-t-il.
Le retour au réel est alors encore plus difficile. On
vit une pseudo-réalisation de soi, virtuelle elle aussi, et la “descente” de ce nouvel “opium du peuple” peut faire très mal à
ceux qui ont une existence déjà frustrante sur bien des points. »
Mais on peut aussi se demander : pourquoi un tel impact ? Pour Hervé
Fischer,
si Internet est
aussi « addictif »,
c’est parce que la
société « écranique »
réveille nos plus
grandes mythologies,
dont le rêve de
retourner en un seul clic à
la matrice
collective et de se perdre alors dans
le sentiment océanique d’appartenir à la communauté humaine. « Ce qui compte, c’est
d’être là, explique
le philosophe.
On poste un tweet et ça y est, on se sent exister. » (…)
Versants positifs de cette « nouvelle religion » ? « 24 heures sur 24, les individus de plus en
plus solitaires peuvent quand ils le veulent se relier aux autres », observe Hervé Fischer. Et, tout aussi réjouissant, chacun peut
gagner
en « conscience
augmentée », notamment en se promenant de liens en liens pour approfondir ses connaissances.
Désormais, c’est certain, grâce à la Toile, on ne pourra plus dire « qu’on ne savait pas ».
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