2008-08-30

La Torre de Babel del arte contemporaneo


La Torre de Babel se presenta hoy como el primer mito de la sociedad de la informacion. El puede simbolizar la multipolarización y emergencia de las periferias en el arte contemporaneo y en su crisis.
La globalización que se denuncia hoy y sufrimos en el campo del arte, es a continuación de la tradición de imperialismo y colonización metropolitana. Solamente que parece hoy dominada por los Estados Unidos. Se ha identificado también con la tradición occidental del universalismo. Las luchas dentro del mercado unificado europeo –norteamericano entre galerías y museos poderosos fue espectacular en el siglo XX, y especialmente en los años 1960-1970.
Pero la crisis de la vanguardia en los años 1970-1980, la exacerbación fatal del valor de novedad, la crisis misma del posmodernismo han fragilizado la legitimidad ideológica del arte como mercancía de especulación durable y relativizado la creencia artística, permitiendo la expresión de nuevas propuestas centrifugas en varios sentidos, que sean el arte africano, precolombino o bruto, la diversificación y trasgresión de las expresiones, la lucha de artistas periféricos y el éxito del selfmedia gracias a las tecnologías digitales. Es parte también de la nueva afirmación a favor de la diversidad cultural (UNESCO). Las artes periféricos sacan aventaje de los extravíos, de las incertidumbres del arte metropolitano. Se observa que el arte (su promoción, su valor comercial, su institucionalización) se presentan en dependencia directa de relaciones de fuerzas políticas y económicas. Se debe hablar entonces de relaciones de fuerzas artísticas!
Encontramos hoy un nuevo momentum de multipolarización del planeta con la emergencia de China, India y otros, y las dificultades de Europa y de los Estados Unidos para comprometerse con más esperanza en un mundo de más equilibrio en la diversidad cultural, el despierto de las culturales y de los valores regionales y locales.
El momento estratégico ha venido para todas sociedades, usando de esa reconfiguración del planeta de usar de la educación, de las nuevas tecnologías, de una reafirmación de sus identidades, de sus rasgos específicos, como esperanza colectiva y como riqueza mundial. Esa dinámica de creación permite intercambios culturales más igualitarios o equitativos.
Eso fue el tema muy relevante de un seminario organisado por la Universidad del Tres de Febrero en Buenos Aires fin de agosto, sobre el tema del arte enfrente a la globalización *. Las tecnologias digitales han contribuido mucho al fenomeno.
Hervé Fischer
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* Simoisio «Desafios que plantea la globalización en las artes visuales»
www.untref.edu.ar/simposio_artes_visuales.htm




2008-08-24

De la tragédie grecque à la violence des jeux vidéo



Nous sommes de plus en plus dangereusement étrangers à nous-mêmes dans notre propre technoculture. Bien des signes sont préoccupants, pour celui qui
regarde autour de lui les flux tumultueux de destruction. Mais il ne suffit pas d’observer, car l’imaginaire déborde constamment l’empirisme. Il faut aussi philosopher, car le pragmatisme n’est qu’une des valeurs à considérer. Et il faut choisir et décider, car aucun progrès, ni aucune fatalité ne le fera à notre place. C’est dans le passé que nous cherchons l’imagination du futur, celle des gourous les plus optimistes, comme celle de la science-fiction la plus ténébreuse. Les films et les jeux vidéo d’extrême violence qui envahissent nos écrans ne sont que des déclinaisons des tragédies grecques anciennes, au goût technoscientifique du jour. Sans doute est-ce par nécessité biologique, qu’elles continuent à nous assurer la même catharsis de l’horreur qui est toujours en nous. Comme il est étrange que nous nous soyons crus modernes, nous qui concevons des guerres mondiales et des shoahs ! La puissance du numérique réactive tant d’instincts compulsifs dans la psyché humaine, que ses codes binaires frôlent l’ambiguïté. Quel est donc l’algorithme de ces immenses pulsions de violence qui circulent dans les mass médias ? Sommes-nous capables de nous sauver de nous-mêmes et de nouvelles destructions ? D’opter ingénument pour le progrès humain? Nous ne pouvons pas persévérer dans la crise postmoderne comme si c’était une base permanente. Ce ne sont pas le réalisme politique, ni le pragmatisme économique qui nous tireront d’affaire. Pris par la vitesse, désorientés par l’agitation brownienne de l’humanité, nous sommes face à la nécessité de construire un nouveau sens et décider d’une nouvelle orientation qui puisse nous permettre de poursuivre notre évolution. Au-delà de l’hétérogénéité de notre cosmogonie et de la fragmentation de notre conscience, s’offre à nous la possibilité de muter de la solitude à la solidarité, et d’assumer collectivement nos responsabilités humaines. C’est ce que j’appelle l’hyperhumanisme, qui est une conscience augmentée des liens qui unissent les hommes. Nous savons désormais que nous sommes tous dans le même avion, qui n’est qu’une planète fragile au sein d’un immense univers. Mais nous ne croyons plus à la Providence, ni à celle de la nature, ni à celle de Dieu. Nous savons que le sens de la vie ne nous est pas donné d’avance, mais que c’est à nous de le construire. Nous voyons bien qu’il n’y a pas de pilote, ni de navigateur dans l’avion de l’humanité. Il nous faut donc apprendre rapidement à le diriger nous-mêmes. Encore faut-il que nous sachions où nous voulons aller, donc que nous donnions nous-mêmes un sens à notre aventure collective, que nous choisissions ensemble une direction et des valeurs que nous puissions partager. Les enjeux ne sont plus seulement épistémologiques ou sociologiques, ou esthétiques. Ils sont devenus éthiques. L’objectif prioritaire de notre évolution n’est désormais plus la puissance de la technoscience, mais notre capacité à faire prévaloir une divergence qui paraîtra d’abord naïve et irréaliste, mais qui monte à l’horizon de notre avenir : la nécessité d’une éthique planétaire. Je n’évoque ainsi, bien entendu que les droits élémentaires de chaque être humain à boire de l’eau potable, à manger à sa faim, à disposer d’un toit et d’une sécurité physique minimale, à recevoir des soins médicaux et une éducation de base. Je ne parle que de ces droits de l’homme si souvent déclarés et constamment bafoués. Cette éthique planétaire est la seule valeur, la seule vérité universelle que nous puissions réaffirmer face au relativisme généralisé de notre temps. La divergence n’est pas dans la conception de cette éthique planétaire, déjà connue ; elle est dans la volonté partagée de la faire prévaloir. Et c’est en cela qu’elle est jugée impossible et risible par la majorité des gens. C’est aussi pour cela qu’elle constitue une bifurcation aujourd’hui aussi marginale que radicale et nécessaire. Ce sera certes un grand changement dans notre évolution. Mais elle est possible, par étapes sans doute, puisque notre espèce s’est constituée à la suite de nombreuses mutations de notre cerveau. L’éthique planétaire demeure-t-elle notre plus grand défi humain ? Sans aucun doute, c’est le plus difficile à relever, mais le plus important. Certes, c’est une vue de l’esprit, presque une attitude de désadaptation aux pressions économiques et à la realpolitik. Pourtant, elle ne s’impose pas seulement pour des raisons morales, mais aussi pour des raisons de survie, qui sont d’ordre biologique. L’éthique planétaire nous viendra par nécessité, comme notre queue de primate nous a quitté par inutilité. C’est pour cela que je crois à cette mutation de notre cerveau et à l’émergence de l’hyperhumanisme. Si non, je garderais peut-être des doutes insurmontables sur notre avenir.

Hervé Fischer

2008-08-15

L'alzheimer numérique


La culture migre-t-elle dans les réseaux numériques? J'en évoquais dans mon blog précédent la prétendue merveille. Mais je suis certes de ceux qui se méfient de l'intégrisme technonumérique, comme de toute utopie trop radicale, même si je milite pour le numérique en art et dans les productions culturelles depuis les années 1980. Et ce n’est pas sans raison. Car, il faut voir aussi le talon d’Achille du numérique. Et l’enjeu est important. Nous avons tous encore les oreilles qui bourdonnent de ce refrain des naïfs du numérique, qui dénonçaient si récemment encore la fragilité du papier et du celluloïd pour réclamer que tous les livres et tous les films soient enfin numérisés. Cela ressemblait à une course contre la montre visant à sauver nos mémoires culturelles grâce à la magie du numérique. Nous y avons investi beaucoup de conviction et d’argent, dans un domaine où les budgets sont pourtant limités. Mais il faut aujourd’hui l’admettre : jusqu’à preuve du contraire, il n’y a rien de plus vulnérable et éphémère que la mémoire numérique. Lui faire confiance, c’est presser le pas vers une culture destinée à l’oubli. Un danger majeur, car nous avons perdu aussi les vertus de mémoire des civilisations orales.

Une culture sans mémoire?

N’oubliez pas, vous tous qui avez en main ces petites merveilles que sont les appareils photos numériques, d’imprimer vos photos souvenir sur du simple papier, sous peine de ne plus avoir rien à montrer à vos enfants, qui vous demanderons des photos de leur enfance. Dans l’état actuel, le numérique est le moins recommandable des supports de conservation. Il est amusant de voir l’évolution technique des machines à numériser depuis une vingtaine d’années : les premiers scanners ressemblent à des machines antédiluviennes; le futur est ce qui vieillit le plus vite!Mais cette histoire des technologies ne serait qu’anecdotique, si elle ne reflétait pas la même accélération du progrès des logiciels et des supports électroniques, qui deviennent désuets à peine nés. Le progrès cannibalise la technologie et détruit ce que nous lui confions. Les lois du marché y ont aussi leur rôle.

La vertu du numérique

La vertu du numérique n’est aucunement dans la conservation. Elle est dans l’accès. À cet égard, on ne dira jamais assez que l’internet est un fabuleux outil d’accès individuel. Son interactivité, dont le web 2.0 et les logiciels wiki sont devenus une sorte de slogan magique, ses moteurs de recherche qui nous donnent accès en quelques dixièmes de seconde à des mots, à des images, à des livres, à des films, à des fichiers musicaux, sa capacité de zoomer, de consulter des manuscrits rares, de constituer des cyberfolios personnels, ses communautés de pratique, son extension planétaire font désormais l’unanimité, même pour les langues rares, pour les sciences pointues, pour les cultures savantes, comme pour les cultures populaires. Nous avons des images en trois dimensions, en temps réel, de n’importe quel point de la planète, nous pouvons couper, coller, retravailler sur nos écrans individuels toutes ces images, tous ces textes. Nous avons des boîtes à outils pour modéliser, recolorer, faire pivoter tous ces fichiers. Nous pouvons tout mettre en ligne, effacer, récupérer, indexer, attacher à des liens interactifs. L’internet est manifestement devenu, en infiniment plus puissant, l’imprimerie du XXIe siècle, comme le souligne le spécialiste argentin Alejandro Piscitelli. Tim Berners-Lee mérite la même reconnaissance historique que nous accordons à Gutenberg. Aucun magicien classique n’aurait pu rêver mieux, et pourtant nous sommes déjà presque blasés de tous ces pouvoirs mirifiques du numérique. Nous pouvons connecter nos ordinateurs, nos téléphones cellulaires, nos balladodiffuseurs, nos iPods, nos GPS, nos montres, et faire migrer d’un écran à un autre toutes ces informations, d’un simple clic. Notre planète compte déjà un milliard d’ordinateurs et 3,3 milliards de téléphones cellulaires. Des réseaux numériques haute vitesse, à large bande, sécurisés, de multiples connexions par satellites. La flexibilité, les arborescences, la rapidité du numérique sont une révolution par rapport à l’artisanat des presses à imprimer. Le numérique produit et diffuse à l’échelle planétaire de façon immédiate. Et tout cela est apparu en une dizaine d’années. Imaginer ce qu’il en sera dans vingt ou trente ans dépasse même nos capacités. Ceux qui demeurent sceptiques, les immigrants du numérique, que nous sommes, nous les baby-boomers, et qui reconnaissent les vertus de la révolution technologique à reculons, nous devons nous incliner, pour le meilleur et pour le pire, devant la nouvelle évidence, voire banalité du numérique pour les nouvelles générations. Les natifs de l’internet ne se posent éventuellement même plus la moindre question à leur sujet, si ce n’est pour demander toujours plus de vitesse en temps réel et plus de puissance miniaturisée.

L'homme lettré

Alors, est-ce pour de bon la fin du papier, de l’écrivain papier, du livre papier, et des bibliothèques? Les avons-nous construites, ces dernières années, avec tous ces budgets douloureux à obtenir, à contre-courant de l’évolution, de l’évidence des nouvelles merveilles du numérique et des besoins des nouvelles générations? Le livre va-t-il devenir un simple artefact de collection, de musée, de décoration, comme dans cette colonne de livres dressée dans l’entrée de la vieille bibliothèque de Prague, que les groupes d’écoliers photographient avec leur téléphone cellulaire, comme un zèbre dans un zoo? L’homme lettré cède la place à l’homme numérique, l’alphabet même va-t-il céder à la pression incessante et aux flux omniprésents de l’image, qui vaut désormais plus que mille mots?

Hervé Fischer

2008-08-14

L’avenir des bibliothèques publiques à l’âge du numérique


Le congrès mondial des bibliothèques publiques, organisé par l'IFLA et l'ASTED vient de se tenir à Québec* Le grand enjeu actuel est évidemment le défi des technologies numériques, qui semble r3emettre en question le papier, le livre et les bibliothèques. Le baiser du numérique sera-t-il fatal aux bibliothèques publiques, où au contraire sera-t-il reçu comme une séduisante invitation à un mariage fécond avec le Web et les robots-bibliothécaires? Cela dépendra certes des hommes plus que des technologies. Mais il ne fait pas de doute que nous allons rencontrer des défis majeurs et inédits, dont l’issue va exiger beaucoup de réalisme et de créativité de la part de nos experts.Allons-nous devenir des « librairiens » d’une nouvelle planète? Pourquoi pas! Il s’agit incontestablement d’une révolution des technologies et des mentalités, mais dont nous devons aussi apprendre à mieux cerner les paramètres assurément complexes et les risques incontestablement réels.Et la difficulté est d’autant plus grande que les changements accélèrent! Lors du Salon du livre de Francfort de 2007, l’encyclopédie allemande Brockhaus investissait encore dans la promotion de son édition papier en nombreux volumes reliés. Quelques mois plus tard, elle annonçait son transfert en ligne avec quelques 300 000 articles et disait ne plus pouvoir garantir la parution de son édition papier. Voilà tout un symbole de notre époque. Le salut passe-t-il donc par l’internet?

En fait, les bibliothèques ont toujours dépendu de trois facteurs principaux, qui sont étroitement liés :
- les technologies de communication
- les structures sociales
- les modes de socialisation.
Elles ont commencé, si je puis dire, par ne pas exister, dans les sociétés de tradition orale, et il est très légitime et prudent de se demander si elles ne vont pas disparaître bientôt.

Du papier au numérique

Nous passons aujourd’hui du papier au numérique, au moins dans une certaine mesure. Ce changement de technologie bouleverse nos comportements, et donc nos institutions.
Les réseaux souterrains de caves de nos bibliothèques publiques remontent à la surface et prennent place dans les réseaux du web.
Les bibliothèques publiques devraient-elles alors épouser la modernité numérique et abandonner la monumentalité d’acier, de briques, de verre et de béton, pour migrer dans la dématérialisation virtuelle? Paradoxalement, il n’en est rien! Les nouvelles bibliothèques publiques se multiplient de nos jours. Certes, elles évoluent architecturalement, mais sans rien perdre de leur monumentalité, souvent bien au contraire. En fait, les gouvernements investissent conjointement dans les deux architectures : matérielle et virtuelle.
Les bibliothèques sont des temples de nos civilisations de l’écrit et demeurent des métaphores de l’univers. Le livre a souvent été une métaphore de la ville, qui est liée à son développement. Jorge Borges parlait des bibliothèques comme de Tours de Babel et de labyrinthes. Je présenterai plutôt aujourd’hui le Web comme une extension électrique de la ville à l’échelle planétaire, tant les réseaux numériques calquent les réseaux électriques de notre planète.
La création de ces architectures du Web semble prendre la relève métaphorique des architectures matérielles de nos bibliothèques traditionnelles. Et dans une étonnante audace de nouveaux citoyens de l’âge du numérique, nous franchissons l’Electronic Frontier comme de nouveaux conquérants du nouveau monde électronique. Nous entendons même créer des mondes nouveaux, des mondes virtuels. Avez-vous déjà pris votre carte d’abonné à
la Grande bibliothèque publique de Second Life?
Migrons-nous vers des mondes meilleurs?

L’internet est-il une menace?

Alors, faut-il croire que l’internet soit véritablement une menace? Nous dirigeons-nous d’un pas accéléré vers un « monde sans papier », selon les propos futuristes de l’Américain Peter Drucker ou du Français Michel Serres? Serait-ce un grand progrès écologique, pour nous, ici, dans un pays d’immenses forêts que nous détruisons pour imprimer en masse le meilleur et le plus ordinaire? Pourtant Peter Drucker aimait se faire photographier pour les médias devant son imposante bibliothèque, comme une connotation de son expertise de futurologue.
Devons-nous admettre que le numérique nous annonce une nouvelle oralité, un néoprimitivisme, comme avant le temps de Gutenberg ? Allons-nous, après la réduction de nos échanges à la communication visuelle qu’a analysé McLuhan, revenir à un monde multisensoriel, moins rationnel, plus émotif et plus événementiel? Plus instantané? Peut-être moins réfléchi, mais plus intense? Et plus convivial? Un monde de liens virtuels, tel un hypertexte planétaire et nerveux?
Bref, un monde sans papier et sans bibliothèques? Nous numérisons tant les livres, qu’ils semblent être aspirés dans les écrans cathodiques de nos ordinateurs. Les bibliothèques, une fois leurs livres scannés se trouvent-elles dévalorisés, comme des entrepôts de garantie des masters originaux, qui deviendront peut-être des lieux déserts?
Le web et les ordinateurs vont-ils accaparer de plus en plus la fonction d’accès et de service au public qui était le mandat sacro-saint des bibliothèques? La question prend toute sa dimension, lorsqu’on pense à la multiplication des DVD, des livres en ligne lisibles sur écran et téléchargeables, des e-books, ces livres électroniques, dont on nous annonce à répétition le succès incontournable – mais toujours reporté – depuis vingt ans.
Allons-nous peu à peu remplacer sur nos étagères nos livres papier par des DVD multimédia interactifs et enchanteurs, bardés d’images, de films et de musiques? Amazon, qui a su nous surprendre et imposer le commerce électronique des livres nous propose désormais le Kindle magique, ce livre électronique qui imite à merveille la matité du papier et de l’encre, en format de poche, avec une sonorisation qui nous fait entendre le bruit des pages virtuelles que l’on croit encore tourner. Sera-ce enfin le simulacre parfait du livre? Mais capable cette fois d’en contenir une centaine dans le même format, voire une infinité que l’on peut télécharger à volonté, avec effets spéciaux et multimédia enrichi? Le produit est-il encore décevant? Peut-être, mais comment douter que dans cinq ans, dans dix ans, ce sera une réussite totale? Un jour viendra où vous pourrez afficher et lire sur votre Kindle de poche tous les livres, tous les manuscrits, toutes les images, toutes les revues, tous les journaux du monde et si vous êtes aveugle, en écouter la lecture à voix haute dans votre langue préférée. Vous résistez encore à cette idée? Les nouvelles générations n’auront pas les mêmes préjugés.

Hervé Fischer