2012-08-12

De la tragédie grecque à la violence des jeux vidéo




Nous sommes de plus en plus anxieux pour l’avenir. Bien des signes sont préoccupants, pour celui qui regarde autour de lui les bouleversements structurels, tels que le bouleversement climatique, la violence du capitalisme néolibéral, la persistance de la crise financière, le chômage parfois extrême, les migrations et les scandaleuses inégalités humaines, les famines, la corruption généralisée dans une immense majorité de pays, mais aussi les turbulences événementielles qui en résultent inévitablement, les révoltes arabes, la montée en puissance des intégrismes, le terrorisme qui resurgit constamment. Mais il ne suffit pas d’observer ces flux tumultueux de destruction. Nous sommes aussi dangereusement étrangers à nous-mêmes dans notre propre technoculture. Que pouvons-nous faire ? Rejeter notre sentiment d’impuissance face à ces tragédies. Il faut choisir nos valeurs et décider, car aucun progrès, ni aucune fatalité ne sont des automatismes. L’Histoire ne le fera pas à notre place.
Les jeux vidéo d’extrême violence et les films de science-fiction et qui envahissent nos écrans reflètent nos inquiétudes et les dangers réels de notre époque.  Il ne faut pas les sous-estimer : c’est dans le passé que nous cherchons l’imagination du futur et ce sont des déclinaisons des tragédies grecques anciennes, au goût technoscientifique du jour. Ils continuent à nous assurer la même catharsis de l’horreur qui est toujours en nous. Comme il est étrange que nous nous soyons crus modernes, nous qui avons survécus à des guerres mondiales et à des shoahs ! La puissance du numérique réactive tant d’instincts compulsifs dans la psyché humaine, que notre imaginaire numérique n’est pas futuriste, comme on pourrait s’y attendre, mais régressivement archaïque.  Quel est donc l’algorithme de ces immenses pulsions de violence qui circulent dans les mass médias ? Serons-nous capables de nous sauver de nous-mêmes et de nouvelles destructions ? De nous libérer de nous-mêmes, de la répétition de ce catastrophisme pour construire des visions alternatives ? 

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