Nous sommes de plus en plus anxieux pour l’avenir. Bien
des signes sont préoccupants, pour celui qui regarde autour de lui les bouleversements
structurels, tels que le bouleversement climatique, la violence du capitalisme
néolibéral, la persistance de la crise financière, le chômage parfois extrême,
les migrations et les scandaleuses inégalités humaines, les famines, la
corruption généralisée dans une immense majorité de pays, mais aussi les
turbulences événementielles qui en résultent inévitablement, les révoltes
arabes, la montée en puissance des intégrismes, le terrorisme qui resurgit
constamment. Mais il ne suffit pas d’observer ces flux tumultueux de
destruction. Nous sommes aussi dangereusement étrangers à nous-mêmes dans notre
propre technoculture. Que pouvons-nous faire ? Rejeter notre sentiment
d’impuissance face à ces tragédies. Il faut choisir nos valeurs et décider, car
aucun progrès, ni aucune fatalité ne sont des automatismes. L’Histoire ne le
fera pas à notre place.
Les jeux vidéo d’extrême violence et les films de
science-fiction et qui envahissent nos écrans reflètent nos inquiétudes et les
dangers réels de notre époque. Il ne
faut pas les sous-estimer : c’est dans le passé que nous cherchons
l’imagination du futur et ce sont des déclinaisons des tragédies grecques
anciennes, au goût technoscientifique du jour. Ils continuent à nous assurer la
même catharsis de l’horreur qui est toujours en nous. Comme il est étrange que
nous nous soyons crus modernes, nous qui avons survécus à des guerres mondiales
et à des shoahs ! La puissance du numérique réactive tant d’instincts
compulsifs dans la psyché humaine, que notre imaginaire numérique n’est pas
futuriste, comme on pourrait s’y attendre, mais régressivement archaïque. Quel est donc l’algorithme de ces immenses
pulsions de violence qui circulent dans les mass médias ? Serons-nous capables
de nous sauver de nous-mêmes et de nouvelles destructions ? De nous libérer de
nous-mêmes, de la répétition de ce catastrophisme pour construire des visions
alternatives ?
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