2008-07-09

Montréal, capitale mondiale du jeu cinématographique


L’entente entre Ubisoft Montréal et la compagnie d’effets spéciaux pour le cinéma Hybride Technologies, fondée par Pierre Raymond à Piedmont (Québec) il y a quinze ans, est une nouvelle d’importance stratégique. En effet, Ubisoft, une compagnie d’origine française, venue ici en 1997, aujourd’hui en plein essor, et qui compte 1800 employés, a contribué à attirer à Montréal de nombreuses autres compagnies de jeu. On compte aujourd’hui au Québec plus de soixante entreprises directement liées à l’industrie du jeu, dont Electronic Arts (USA) et Eidos (U.K.) (1). On estime à 5000 le nombre d’emplois, qui est en croissance constante. Outre le Centre NAD,qui a joué un rôle décisif dans la formation des créateurs, Ubisoft a créé son propre un campus de formation. Les gouvernements successifs ont instaurée et renouvelée une politique d’incitatifs fiscaux et de soutien à la création d’emplois, qui a clairement joué un rôle déterminant, comme en témoigne le succès de la création è Montréal de la Cité du multimédia. Chaque année L’Alliance numérique du Québec organise au Palais des congrès de Montréal le SIJM, le Sommet international du jeu de Montréal, qui rassemble de nombreux participants étrangers (2). L’environnement industriel informatique constitue lui aussi un paramètre très favorable (Softimage, Autodesk, etc.(3)). Et c’est à juste titre qu’on souligne souvent à quel point la culture québécoise, le cosmopolitisme de Montréal, le bilinguisme de ses créateurs ont contribué à attirer les entreprises mieux que ne pouvaient le faire des villes américaines ou canadiennes unilingues ou moins sensibles aux diversités culturelles. Bref, Montréal a pleinement pris sa place de leader.

C’est dans ce contexte déjà très propice, que l’acquisition d’Hybride Technologies par Ubisoft aura certainement un impact stratégique. Hybride Technologie est réputée internationalement pour son savoir faire en effets spéciaux de cinéma. Cette compagnie a signé notamment les animations par ordinateur et effets visuels de Sin City, Maurice Richard, 300. Elle travaille régulièrement pour Hollywood. Elle permettra donc à Ubisoft non seulement de développer les effets spéciaux de ses jeux vidéo, mais aussi d’en assurer des versions cinématographiques : une nouvelle tendance de cette industrie, qui depuis le lancement des jeux-films Matrix semble très prometteuse, alors que le chiffre d’affaire des jeux vidéos rejoint maintenant celui de l’industrie cinématographique et tend à le dépasser. Ubisoft avait déjà décidé d'investir dans un studio numérique de cinéma. Le projet est ainsi consolidé avec l'expertise d'un partenaire de haut calibre.

Le p.d.g. d’Ubisoft, Yannis Mallat, l’a souligné aujourd’hui: Jamais un éditeur de jeux vidéo et un studio d’effets spéciaux n’avaient uni leur destinée pour partager leur vision du divertissement de demain. Montréal, qui a beaucoup contribué depuis quelques années à orienter l’évolution de l’industrie du jeu vidéo, est donc de nouveau pionnière, avec des jockers dans son jeu.

Hervé Fischer

__________________________________________________

(1) Voir : www.eidosmontreal.com/fr/industrie-jeu-video.html

(2) Le prochain Sommet aura lieu les 18 et 19 novembre prochain. Voir :www.sijm.ca/2008/en-advisory-board.html

(3) Voir : http://blog.technomontreal.com/category/jeux-video/langswitch_lang/fr/

Aucun commentaire: