2011-11-26

Philosophie numérique


Peut-on parler d'une "philosophie numérique", ou d'une "cyberphilosophie"? C'est pour le moins un raccourci, comme le veut l'époque de langage rapide que nous privilégions. Car le numérique n'est qu'un code binaire qui permet d'écrire et de diffuser des textes, des images, des sons, etc. Ainsi, on ne parle pas d'une philosophie alphabétique, même si l'alphabet phonétique a permis un degré d'abstraction plus propice à l'élaboration de la pensée philosophique, et si l'imprimé a renforcé la lecture individuelle et développé l'esprit critique.
En revanche, il ne fait pas de doute que le succès de la technologie informatique a donné naissance à l'Âge du numérique, comme la maîtrise du feu à l'Âge du feu. On ne se risquerait pas davantage à évoquer une philosophie en flamme, même si le feu a été identifié à une symbolique de l'esprit ou de la conscience.
Pour autant, une philosophie du numérique s'impose à nous, comme questionnement de nos valeurs anciennes et nouvelles, de notre image du monde ancienne et nouvelle, etc. Cette philosophie, nous tentons de la développer avec la fascination critique que je revendique depuis des années.
Notre époque est passionnante, parmi les plus passionnantes qui se puissent concevoir. Plus que l'époque de la découverte du nouveau monde et que la Renaissance. Non seulement par la puissance des nouveautés auxquelles nous sommes confrontés, mais aussi par la vitesse et l'extension de ces bouleversements. Je regrettais lorsque j'étais adolescent, de n'être pas né contemporain de Van Gogh pour me plonger dans les délices et les affres de la peinture. Mais du point de vue philosophique, le numérique nous bouscule, et je ne pourrais pas rêver de vivre à un moment plus fascinant de notre évolution humaine.

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