On a un peu oublié que la crise de 1929 ne fut pas d'abord économique, mais boursière. On était dans les années folles, jouissant dans l'inconscience du succès technologique et commercial. L'air du temps était à l'euphorie. À l'époque, comme de nos jours, les spéculateurs les plus cupides, cyniques et corrompus ont bâti des fortunes rapides en manipulant frauduleusement le cours des actions et en attirant des acheteurs néophytes, dont ils ont vidé les poches. Ils se sont enrichis monstrueusement, au point de déclencher l'effondrement de la bulle spéculative et d'entraîner du coup la planète entière dans une crise économique catastrophique. Ils y ont eux-mêmes le plus souvent perdu leur propre fortune.
Il fallut réglementer quelque peu ce qui ne l'était aucunement, pour encadrer les concupiscences et préserver un minimum d'attractivité pour les petits investisseurs - la chair à canon dont avaient besoin les grands spéculateurs.
C'est donc le même scénario qui s'est répété en 2008, mais cette fois avec la puissance des ordinateurs et des logiciels robots calculateurs en temps réel des opportunités.Entre temps, il est vrai, le gouvernement américain avait recommencé à déréglementer les activités spéculatives pour encourager le boum économique.
De fait, l'économie a fait boum! Le pétard n'était pas mouillé. Et il est encore loin d'être désamorcé.
Dès que l'économie se libère de ses attaches réelles et devient un jeu électronique, elle crée de l'argent fictif. C'est très amusant, très excitant sans aucun doute pour les joueurs, qui empruntent pour spéculer, comme au Monopoly et agitent leurs consoles de jeu avec dextérité.
Mais quand l'économie imaginaire fait boum, ça fait mal! Lorsqu'on retombe du virtuel dans le réel sans parachute, on se casse le dos et les jambes. Et on casse aussi son jeu. Et l'économie, celle des autres, dont on se fichait quand on jouait.
hf
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