2011-06-11
La "fleur bleue" du romantisme numérique
Le numérique est vif et nerveux, émotif et narcissique. Nous nous y évadons du réel comme dans l'amour et l'angoisse au clair de lune des romantiques. Mystère, merveilleux, onirisme, états d'âme, désirs et anxiétés. Voilà bien les nouvelles "Sehnsucht und blaue Blume", cette nostalgie et cette fleur bleue qui ont fait la marque des poètes romantiques allemands Novalis et Heinrich von Ofterdingen. Comme eux, nous nous réfugions dans un autre monde.
Mais le numérique est à la fois puissant et fragile, technique, matériel et irréel, comme nous-mêmes, les humains qui l'avons inventé et sommes depuis fasciné par lui. Les dérives, les pathologies, les dépendances psychologiques, les chimères et le mysticisme y abondent autant que les rêves de puissance prométhéenne.
Le numérique est ambivalent, comme le dit bien ce mot bizarre de "techno-sentimentalité" dont nous le parons.
* Je reprends ici et j'image le thème d'une conférence que j'ai donnée au Musée de la civilisation de Québec en 2002, publiée par Fides en 2003: "le romantisme numérique.
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