2011-06-12

Le kitsch numérique


Inévitablement, du fait de sa généralisation à des milliards d'usagers de toutes cultures qui se mélangent, de sa facilité plastique de création, de sa convergence avec la photographie numérique, de l'investissement imaginaire qui s'y répand, et jusqu'au romantisme et à la sentimentalité qu'il peut susciter, le numérique vire au kitsch. Un mauvais goût, surdécoré, surcoloré, maniéré dans le détail, qui vise l'effet facile, euphorisant, et qu'on retrouve dans le design des pages web, dans les icônes des liens, dans les séries de photos.
Il y a de la mauvaise pâtisserie souvent sur les étalages d'écrans. L'élite s'en méfie en préférant des designs minimalistes, difficiles même à lire. Nous sommes au coeur d'un art de classe moyenne.
Je ne m'en plains pas. Tout en m'en méfiant, je n'exclue pas le kitsch cyberprimitif, parfois efficace pour établir la communication, parfois porteur d'un humour efficace. Faut-il que la pâtisserie respecte les codes esthétiques de Mondrian, du Bauhaus, de l'art minimal ou conceptuel pour être belle et bonne à croquer?

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