2012-07-17

La nouvelle Cyber



Nous embarquons tous pour cette nouvelle Cyber mythique. Autochtones et immigrants y cohabitent sereinement, mais sans s’y croiser. Les immigrants envoient encore des courriels traditionnels à leurs familles. Les jeunes surfent fébrilement sur les plateformes des médias sociaux et chattent sur leurs écrans de cellulaires; ils s’agitent sur Twitter, Youtube, Facebook, Google + et autres. Ils téléchargent de la musique et des films et suivent les nouvelles de leurs tribus. Ils remuent frénétiquement les consoles des jeux. Ils font des photos et des vidéos avec leurs portables et les envoient tous azimuts. L’ancienne génération navigue sur Google plus calmement; elle y cherche ses destinations de vacances et réserve des gites chez l’habitant. Elle y consulte la météo, les infos médicales, les soins pour les chats et les chiens. Elle y gère ses comptes de banques et autres utilités qui demandent de l’attention. Elle magazine dans les boutiques virtuelles et hésite entre une liseuse et une tablette électroniques. Progressivement, les diverses générations d’internautes établissent leurs quartiers respectifs, dans la fébrilité du centre ville, dans les agglomérations de banlieue, ou au contact de la nature en campagne, avec une totale insouciance de la rapidité du temps numérique qui les illumine et les efface sur les écrans à un rythme impitoyable, comme les lucioles sur une lampe. On voit passer dans le ciel étoilé des multitudes d’oiseaux bleus, puis les lumières de Tokyo-Ginza. Il y a déjà plusieurs planètes dans le cybermonde, les plus anciennes et les cyberpunks. Sur Ginza, la différence s'estompe entre le réel et le virtuel. Le numérique s'impose à nos sens, et ce sont les parcs et les temples qui semblent devenir irréels.

1 commentaire:

Ève Marsan a dit...

La fracture numérique tant crainte et évoquée, qu'on veut combattre; instaurer l'accès aux savoirs, aux autres mondes numériques, à cet autre monde (?)
La fracture est-elle la même que celle présente dans notre monde dit "réel"; les absents du numérique y sont malgré eux présents, contrastant par cette même absence.
Le virtuel nous reflète qui nous sommes, et non pas ce que nous devenons; les caméras remplacent la vanité du miroir, les médias sociaux les salons de discussion, la maîtrise du verbe remplacée par la maîtrise des instruments médiatiques, joute oratoire de tweet et de j'aime.
L'absence d'infrastructures nous rappelle qu'elles existent, ces tribus qu'on cherche à moderniser pour en faire des "associés" du monde moderne, Qu'avons-nous à leur offrir. Un autre accessoire ou un outil pour se construire? Et qui est là pour superviser, l'usage numérique de la tribu des oubliés?