Nés suite au développement des médiaslabs, et notamment de celui
du MIT, le Massachusetts Institute of Technology de Boston, les Fablabs se sont répandus partout dans le
monde, de la Norvège à l’Afrique du Sud, de l’Inde à l’Amérique centrale et du
Sud. Il y en a même un en Afghanistan. On en compte aujourd’hui environ
cent-cinquante dans le monde. Certains sont très bien équipés et sophistiqués,
d’autres beaucoup plus rudimentaires. Certes, dans les zones rurales des pays
du Sud, ils visent à réduire la fracture numérique pour répondre à des besoins
locaux élémentaires. Mais dans les pays développés ce sont les nouvelles cavernes
d’innovation technonumériques. Ils ont remplacé les laboratoires d’alchimie de
jadis et ne tentent plus de transformer le plomb en or, mais les bits en
atomes. C’est précisément ce que nous annonce le Center for Bits and Atoms – le
CBI – rien de moins, hébergé par le MIT. Ils s’efforcent tous d’ajouter une
brique à la construction de l’«homme augmenté», cet homme doté de nouveaux pouvoirs
dans tous les domaines de l’activité humaine, dont rêvent ces faiseurs d’interfaces
magiques entre le monde d’ici-bas et le monde virtuel de là-haut, qui a pris
ses quartiers dans les nuages informatiques. Leurs jeunes artisans sont des
passeurs, des médiateurs, à la recherche d’opérateurs technologiques de la
nouvelle sorcellerie. Incubateurs de petites entreprises, startup innovantes, ils
fonctionnent de plus en plus en réseaux communautaires locaux et internationaux.
Proches d’initiatives citoyennes, ils ambitionnent aussi de révolutionner les
techniques agricoles, les services de santé publique en ligne, les technologies
écologiques de production d’énergie, les voitures électriques et énergies
alternatives, l’aéronautique solaire, les matériaux intelligents, le
prototypage, l’imprimerie en 3D, la traçabilité, les ordinateurs vivants, l’analytique
du big data, l’assemblage moléculaire, les communications numériques en très
haute vitesse, le hacking, les réseaux ordinateur-à-ordinateur, la simulation
économique ou le cinéma 3D hémisphérique (Société des arts technologiques de
Montréal). Voilà une sorte de nouvelle passion démocratique et planétaire qui
se répand comme une traînée de poudre, un vaste réseau de clubs de nouvelle
magie de l’homo faber numericus, ouverts au public, aux étudiants, aux
entrepreneurs, aux designers, aux artistes, aux inventeurs de tout acabit.
Et ces fablabs ne sont pas des manufactures de rêves fantaisistes.
Leur accréditation requiert le respect des règles rigoureuses de la
charte des fablabs, rédigée par leur
fondateur Neil
Gershenfeld et édictée par le Massachusetts of Technology, et
une certification. Il faut suivre aussi un cours donné par le MIT, le MAS.863
appelé « How To Make (Almost) Anything » (Comment fabriquer (presque) n'importe
quoi).
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