Il est paradoxal que l'imaginaire
numérique s’exprime ainsi, dans des formes aussi archaïques, dans les jeux
vidéo et les films de science fiction et joue comme eux avec le bien et le mal.
Les homards avec carapace numérique y côtoient des pulpeuses sexy, des dragons
cracheurs de feu, des serpents géants et des démons couronnés, car tels sont
les fantasmes instinctifs de notre imaginaire. Ce n’est pas le numérique qui
nous ensorcelle ; C’est notre imaginaire collectif.
Le cinéma, le cybermonde et les jeux vidéo
sont des drogues socialement acceptables. Elles nous aident à nous échapper du
réel et nous rendent la vie plus vivable, parce qu'elles en compensent les
frustrations; elles nous donnent des pouvoirs magiques dans d'autres mondes, des
pouvoirs seulement de voyeurs au cinéma, mais de sorciers dans le virtuel et de
transgresseurs dans les jeux vidéo. En fait, ce n’est pas le réel qui est la
face cachée, obsolète et archaïque du monde virtuel, qu’on qualifie de smarter world. Bien au contraire, c’est
dans le virtuel qu’on trouve l’archaïsme le plus obscurantiste de nos pulsions
et de notre imagination la plus exaltée.
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