Les métaphores océaniques du web
Nous crawlons le web, nous surfons le web comme sur la mer, nous y naviguons comme sur l'océan. Nous en y découvrons des continents électroniques. Et nous en soupçonnons la profondeur, les abîmes inaccessibles. Nos moteurs de recherche y pratiquent le cabotage sans s'éloigner des côtes. Et les spécialistes nous disent qu'au-delà des dix milliards de pages web indexées par exemple par Google, il existe quelques cinq cents milliards de plus de pages dans le web profond, que seuls des moteurs de recherche spécialisés, peuvent atteindre éventuellement.
La compagnie américaine Bright Planet (www.brightplanet.com) souligne que ces innombrables informations ne sont accessibles qu'au sein de centaines de milliers de sites web, où elles ne sont pas indexées, sans compter celles, incalculables, qui exigent un mot de passe pour y accéder et demeurent donc invisibles aux robots de plongée.
Michael K. Bergman, qui s'est spécialisé dans ces questions, a recensé quelques 275 moteurs de recherche sémantique spécialisés, qui font de la plongée (http://www.mkbergman.com/?p=291). Le site de CompletePlanet propose un inventaire de plus de 70.000 moteurs de recherche et sites spécialisés (http://aip.completeplanet.com). Le site présente: A comprehensive listing of dynamic searchable databases. Find databases with highly relevant documents that cannot be crawled or indexed by surface web search engines:
Et on pourra voir dans la liste de domaines proposés, que le web profond concerne tous les thèmes d'activité.
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Agriculture, Games & Hobbies, Military, Religion, Arts & Design, Government, Music, Science, Business,
Health, News, Search Engines, Computing & Internet, Home & Garden, Newspapers, Shopping, Education,
Humanities, People, Social Sciences, Energy, Jobs & Careers, Places, Sports, Engineering, Law, Politics,
Transportation, Environment, Literature, Products & Technology, Travel, Family, Living things, Recreation,
Weather, Finance & Economics, Magazines & Journals, References, Food & Drink, Media & Entertainment,
Regional
On trouvera dans wikipedia en anglais et en français un article significatif sur l'historique et le développement du web profond: (fr.wikipedia.org/wiki/Web_profond ). Je recommande aussi le site suivant sur le web invisible: http://c.asselin.free.fr/french/invisible_web.htm
La double profondeur du web
Il ressort de cette constatation que la difficulté de la veille spécialisée tient non seulement à l'expertise préalable requise, et à l'analyse qui validera et articulera les informations colligées, mais aussi à ce défi qu'il faut relever: accéder aux informations les plus récentes, les plus pointues et donc les plus spécialisées: précisément celles qui sont souvent invisibles aux moteurs de recherche connus. Nous nous heurtons là à une double profondeur du web, si je puis dire: trouver les bons moteurs de recherche, souvent inconnus, pour trouver les bonnes informations, souvent invisibles.
On peut se demander si l'océan du web va devenir de plus en plus profond, ou si les grands moteurs de rechercher vont se regrouper ou se fédérer pour assurer le relais automatique de l'un à l'autre dans la pêche profonde et arrimer leurs filets pour râcler plus efficacement le fond de l'océan. Demeureront ceux qui veulent réserver l'accès de leurs banques de données (intranets ou contrôles de billetterie, et ceux qui veulent échapper à toute surveillance.
Il y a aussi les pirates et les détectives, ceux qui tentent d'entrer dans les sites sous haute sécurité pour faire de l'espionnage militaire, économique, financier, et ceux qui veulent pour des raisons de sécurité percer tous les encryptages. Le fond des océans risque d'être très fréquenté un de ces jours.
Hervé Fischer
Hervé Fischer
1 commentaire:
Aux nouvelles profondeurs du web doit bien pouvoir correspondre, une nouvelle profondeur de la psyché humaine. Oui d'accord il y a bel et bien des sédiments de la conscience, et quelques autres croutes aussi, que l on peut soulever pour y trouver d étrange créature de l; intellect humain. Mais je me refuse à croire en l'existence - articulée ou pas, construit ou non - de l' inconscient. Pas plus qu'en l existence de dieu, ne serait même que sous forme de mythe. Pour moi il n est pas question de croire ou pas en la force d'impulsion des technologies informatiques.
Le web est là pour rester en tant que produit d'évolution. Il est une extension de l'intelligence humaine. Au même titre que le microscope ou la lunette astronomique. Un simple outil épistémique adaptable, qui doit nous reposer et nous libérer des vieilles taches et des vieux labeurs de l intellect, pour en arriver aux mutations nécessaires à notre survie, répondant aux codes évolutifs qui nous sont propres et qui font pression sur la conscience universelle.
Voilà tout.
Mais alors qu en est il de l unité de la science et de l ensemble du savoir humain
Devient elle encore plus difficilement réalisable à mesure que le savoir se complexifie, ou est-ce le contraire?
En tout cas elle m apparit comme de plus en plus urgente et nécessaire , s'imposant de soi-meme, de crise en crise, à l échelle planétaire, comme jamais auparavant.
Dans ce contexte comme est-ce qu une charte comme celle qu'ont rédigé et signé
Lima de Freitas, Edgar Morin et Basarab Nicolescu en 1994, la " CHARTE DE LA TRANSDISCIPLINARITÉ" http://basarab.nicolescu.perso.sfr.fr/ciret/chartfr.htm , est -elle encore valide,aujourd'hui, seulement 16 ans après?
Que faudrait-il y ajouter ou en soustraire pour la rendre adéquate, et qu elle soit à jour avec les développements technologiques et planétaire actuels, et en accord avec ses principes
d'ouverture des champs de connaisances, et son attachement affirmé au vivant?
Aux profondeurs du web doit correspondre une profondeur inédite de la psyché humaine.
A nous de faire qu elle soit autre chose qu'un mythe! Un autre mensonge....
Exact?
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