2013-04-28

El cordón umbilical digital




La conexión internet se volvió rápidamente un verdadero cordón umbilical digital. Cada uno de nosotros parece tener una memoria nostálgica del tiempo de su vida fetal, cuando él vivía con seguridad  física y emocional un estatus de fusión con el cuerpo maternal. El ser humano parece buscar siempre una reactivación de esa felicidad original con el sucedáneo del cuerpo social. La mitanálisis explica el origen de los mitos por el impacto estructural que tiene para el recién nacido el cuadrado parental. Las figuras de la madre, del padre y lo que Lacan llama “el otro” (la sociedad, su lenguaje, su cultura, su estructura, sus valores) tienen un rollo definitivo de explicación del origen de la vida y de estructuración del universo para cada ser humano. El corte del cordón umbilical se vive sin duda como un trauma existencial. La conexión internet nos da una ilusión de reunirnos de nuevo con un cuerpo virtual inclusivo. Los hipervinculos nos dan también el sentido de conectarnos con el grande Todo. Reactivan y satisfacen nuestra nostalgia de la unidad mítica del origen.
La mitanálisis elucida el poder evidente de atracción del mito del digital.

2013-04-27

Die digitale Nabelschnur




Die Internet Verbindung sieht heutzutage wie eine digitale Nabelschnur auss.  Seitdem der  Neugeborene vom warmen und beschützenden Körper seiner Mutter getrennt ist, wird er davon während seines ganzen Leben unbewußt träumen. Als Individuum, einsames Atom in der sozialen Masse,seine Vereinsamung zu vermindern, sucht er Verbindungen mit dem Körper der Gesellschaft, der ihm Anerkennung seiner Existenz, freundschaftliche Aufmerksamkeit oder sogar Liebe zeigen wird. Die Anziehung zur Gesellschaft wirkt, sei es positiv oder negativ, als ein Ersatz zum mütterlichen Körper. Deswegen sind die Jüngeren heute so froh, zahlreiche „Freunde“ in Facebook zu gewinnen und behalten. Und wenn die digitale Nabelschnur für irgendeine Ursache nicht funktionniert oder nicht zur Verfügung steht, entwickeln wir sofort Ärgerniss, Frustrazion und sogar existentielle Angst. Die Mythanalyse erklärt, wie der Neugeborene wöllig von seiner Mutter, von seinem Vater abhänghig ist. Es ist nicht nur eine Frage um Sicherheit, Ernährung und Liebe. Sein Leben selbst hängt daran. Das Familienviereck  zählt auch mit dem sogenannten Anderen (die Sprache, die Sitten, die Verhalten der Gesellschaft in der er geboren wird, wie Lacan erklärt). Die Mythanalyse unterstreicht, wie jeder Mensch in dieser elementären Struktur seiner ersten Umwelt, seine  Interpretation der Welt erbaut, wie er daher seine zukünftigen Ängste, Wünsche, Gedankensstrukturen, eigentlich seine Mythen, Werte und Verhalten bilden wird. Und immer wir er eine Nostalgie dieser originellen Einheit mit dem mütterlichen Körper behalten.
Die Internet Verbindung ist deutlicher Weise nicht nur ein nützliches Wekzeug, wir ein Auto, oder ein Messer, oder sogar ein Fernsehapparat, oder Schuhen. Wir machen eine existenzielle  Investition im Genuß der digitalen Verbindung, die ohne Zweifel eine mytische Befriedigung erlaubt, oder im Gegenteil, wenn sie durchgetrennt ist, das Gefühl eines Mangel am Leben herbeiführt.
Die Internet Verbindung erregt eine starke Lebensabhänhigkeit. Deswegen nenne ich sie eine digitale Nabelschnur, deren Abruch wie ein ängstliches Ereigniss erlebt wird, das so schnell wie möglich zu Ende kommen muß. Das Problem ist, dass der Mensch, um selbständig und frei, erwachsen zu werden, diesen Abruch unbedingt nötig hat. Die Mythanalyse sieht deswegen in dieser Beobachtung unserer digitalen Abhänhigkeit das Symptom einer kindlichen Schwachheit. 

2013-04-26

Digital umbilical cord






Today's need to be connected to the web reactivates the nostalgic link of the fetus to mother's placenta by the umbilical cord. Hyperlinks, the new metaphor of our web navigations, but also more generally of the interpretation of our society and universe as hypertextes relay on the same desire of euphoric fusion with life and nature as a Whole. Links lead to the archaic myth of unity and its vivid dynamics. 

Hyperlinks is another updated expression of older ways of thinking such as Confucius’s interpretation of nature and social ethics based on links, or the Polynesian mythology of Whakapapa explaining everything by links, or the traditional ways of behaving such as exchanging kisses, handshakes, or even enjoying sexual relations. It is all about the same: being linked to the Whole.



2013-04-25

L’ombilical numérique

                                     

Cyberespace, peinture acrylique sur toile, 91x153 cm, 1999



Chacun veut être branché, connecté au web qui devient alors un ersatz du corps maternel. Ce branchement évoque le cordon ombilical du fœtus par rapport au placenta et réactive la nostalgie biologique que nous en gardons. Cette connexion numérique joue véritablement le rôle d’un cordon ombilical avec le corps social, au point où nous l’appellerons un « ombilical numérique ». La vie, la croissance personnelle, la satisfaction physique et psychique passent par lui. La métaphore organique de la nature vaut aussi pour la communauté humaine, à laquelle on ressent ce besoin sécuritaire d’appartenance, dont on ne supporte pas d’être exclu. C’est bien en ce sens qu’on parle de solidarité organique plutôt que seulement mécanique, selon la différence proposée par Durkheim. Le succès des réseaux sociaux amplifie l’importance de cet imaginaire. Tous les hyperliens qu’on évoque métaphoriquement à propos de la navigation sur le web, ce sont des liens électroniques de point en point sur les réseaux, certes. Mais ils participent aussi, imaginairement, de ce besoin psychique, de cette soif inextinguible de liens, d’appartenance que nous ressentons comme atome social isolé par rapport au Tout social.
Certes, l’attrait irrésistible que nous éprouvons pour ces liens numériques semble nouveau. Mais il ne fait que refléter l’expérience du nouveau-né dans le carré parental, cette structure élémentaire bio-sociale sur laquelle la mythanalyse fonde l’origine des mythes : les liens du nouveau-né avec la mère, le père et l’autre (la société). Le mythe qui sous-tend cette importance des hyperliens et de l’ombilical numérique, n’est qu’une nouvelle déclinaison de ces liens, dont Confucius faisait une interprétation du monde et une morale sociale dans la Chine ancienne, et qu’on retrouve encore diversement dans plusieurs mythologies, comme celle des Maori polynésiens. 


2013-04-21

Le temps numérique


Le temps social de base de notre époque est devenu fébrile. Nous avons le sentiment d'être emportés dans une spirale en folle accélération. Pourtant, notre ordinateur nous invite sans cesse à patienter pendant qu'il charge nos données , ouvre de nouvelles fenêtres, se prépare à afficher un dossier, vérifie notre sécurité ou installe un nouveau logiciel. Il ronronne. Mais en fait, il travaille très vite, car les processeurs sont devenus puissants. ET c'est nous qui sommes devenus exigeants, impatients. Et la population de Bostons vient d'applaudir face à la performance de la police, qui a été capable d'identifier et de capturer très rapidement  les deux jeunes poseurs de bombes du marathon. Le monde entier y a assisté en temps réel sur les écrans de télévision. L.événement a été vécu comme un show télévisuel haletant, comme un polar où nous avons immédiatement pris fait et cause pour la police contre les méchants. Et le plus jeune des deux frères terroristes s'est finalement retrouvé aux soins intensifs dans le même hôpital de Boston où se trouvaient nombre de leurs victimes aux soins intensifs.
Inversement, dans nos sociétés, nous observons avec désespoir la lenteur des réformes politiques et sociales auxquelles nous aspirons, les sorties de crises qui n'en finissent plus, nous nous impatientons dans les engorgements du trafic urbain, dans les les circuits de parc à bétail où nous attendons pour enregistrer nos bagages, passer les contrôles de sécurité et  de police d'immigration dans les aéroports.
Et face au scandale des spéculations boursières, de la collusion et de la corruption, des injustices criantes, des violences fondamentalistes, nous voudrions que le monde entier perde patience et y mette fin sans plus tarder.
Nous vivons des urgences contradictoires. Nous voudrions ralentir le temps face aux catastrophes annoncées qui semblent vouloir se télescoper. Nous voudrions accélérer le temps du progrès face aux scandales qui perdurent. Plusieurs ont fait l'éloge de la lenteur, en dénonçant cette obsession de la vitesse qui nous précipite. Mais le temps de l'âge du numérique est sous tension, une tension parfois extrême. Une sorte de nervosité planétaire à laquelle nous sommes partie prenante. "Indignez-vous!", disait Stéphane Hessel. Oui: perdons patience !

2013-04-20

Le Whakapapa numérique




Nous avons donc réinventé le Whakapapa des Maori , cette civilisation polynésienne dont le Musée de la civilisation de Québec présente actuellement une magnifique exposition. Leur conception de la nature et de la société repose sur les liens qui unissent toutes choses. Voilà donc une autre déclinaison de cette structure de l'univers, des hommes et objets, que Confucius avait établie dans la Chine ancienne. Le Musée de la civilisation décrit ainsi le Whakapapa:

Dans la vision maori du monde, tout est lié - les personnes, l'environnement naturel et les objets animés ou inanimés. Cette interconnexion constitue le Whakapapa. 
Le Whakapapa s'exprime à travers les généalogies, les rites et les histoires. Ensemble, ces héritages forment la base d'un savoir qui permet aux hommes de définir qui ils sont et comment ils sont liés les uns aux autres, ainsi qu'au monde qui les entoure. Les chefs tribaux et les anciens sont chargés de préserver et d'utiliser ce savoir à bon escient. 
Au sein de la société maori, le Whakapapa décrit les liens étroits entre une whanau (famille), son hapu (sous-tribu) et son iwi (tribu). Le Whakapapa relie aussi une personne à son waka (canot ancestral). L'art maori traditionnel et contemporain, ainsi que le ta moko (tatouage) décrivent parfois ces liaisons.

On croirait entendre un gourou du cybermonde nous décrire ainsi le rôle des hyperliens dans l'interprétation de l'univers, la navigation sur le web, la gouvernance sociale, les finances, l'économie, l'identification, la gestion et le contrôle des citoyens et des objets, sans oublier les liens des médias enrichis et de la réalité augmentée, y compris le système bluetooth des hyperobjets qui communiquent entre eux sur les réseaux numériques! Nos téléphones intelligents sont devenus les baguettes magiques de notre Whakapapa numérique d'aujourd'hui. La métaphore de Confucius et des Maori est réactivée par notre fascination actuelle pour les hyperliens, qui nous invitent à interpréter l'univers, la société et les réseaux d'objets connectés comme des hypertextes. Avec les gri-gri et la pensée magique propres à l'âge du numérique.

Augmented Consciousness



We speak a lot of augmented reality, which consists of a basket of proposed hyperlinks enriching the information about any monument, restaurant, picture, or what so ever, which we capture with the camera of a smart phone. Enriched media through digital hyperlinks are considered as an added value to our perception through multiple data immediately available with a simple click. It is an important technical progress of digital access to easy and fast knowledge in situ.
And l propose to call augmented consciousness the feeling of responsibility and ethic obligation to act, which we experience thanks to digital media  telling us day after day about the permanent scandal of violence, exploitation, inequity,  which happen in the world. We know it thanks to a larger and larger access to real time information about everything significant. In both cases - augmented reality and augmented consciousness - the progress is due to the multiplication of hyperlinks offered by digital technologies. Such a situation is activating specific neurons and synapses, which allow the development of a dedicated zone of the human brain, the same way as a violinist develops a specific cerebral network of neurons and synapses allowing him to acquire the skills to play violin with very fast reflexes of his arm and fingers to conduct the performance. We don't need to call any spiritual presence or soul or transcendence to explain the phenomenon of augmented consciousness. It is simply related to the augmented access to digital hyperlinks of information and the biological patterns of the brain. Today's neuroscience has established this neuroplasticity of the brain, making him able to respond to our needs.
The progress of our brain and wisdom and ethic responsibility is not certain, although it is much more important for the future of humankind than the progress of the digital technoscience and power, which will continue anyway. Let's be optimistic and believe in the progress of augmented consciousness, which is the only possible biological response to the increasing dangers of human instrumental power. Digital technologies are not only the problem; they are also the solution to the problem.

Erweitertes Bewußtsein


Mit Legitimität spricht man von erweiterter Wirklichkeit, und lobt man sie. Ohne Zweifel gelingt man mit vermehrten Hyperlinks die Information über ein Bild, eine Architektur, über irgendwas zu erweitern. Wenn ich in einem Museum ein Gemälde mit meinem smartphone angucke, kann ich danks zu vorgeschlagenen Hyperlinks sofort über den Künstler, die Geschichte des Werkes, die Singularität der künstlichen Schule, usw. weiterwissen. Man spricht dann von "bereicherten Medien".
Im selben Sinne schlage ich vor, von erweitertem Bewußtsein zu sprechen. Danks zu zahlreichen Information's Hiperlinks weißt man heute in Echtzeit (real time) von der ganzen Welt, was los ist. Man kann nicht mehr sagen, daß man von Konzentrationslagern nicht wußte. Ich kann gleich darauf von der Gewaltthätigkeit in Syria oder in Afrika wißen, sehen und hören. Daher entwickeln wir ein erweitertes Bewußtsein vom unaufhörlichen Ägerniß der Menschlichkeit und von unserer Verantwortlichkeit, es zu Ende zu bringen. Wir entdecken dadurch die Notwendigkeit und Dringlichkeit einer Planetensittenlehre, die jeden einzigen Menschen besser beachten wird. Sicher ist das Drinkwasser je nach jedem Ort verschieden, aber jeder Mensch sollte Drinkwasser zur Verfügung habe. Ein Dach darf aus Palmen, Holz, Eisenblech, Adobe, Cement, Plastik, Ziegeln, Schiefern oder Stein sein. Aber jeder Mensch hat Recht zu einer körperlichen Schützung. Die Gewalt, die Ausbeutung, die Ungerechtlichkeit, die überall in der Welt zu bestätigen sind, dürfen nicht mehr unbekannt sein. Dieses neue Bewußtsein unserer Verantwortlichkeit und der Dringlichkeit die Welt zu ändern und verbessern, nenne ich unser erweitertes Bewußtsein. Und es ist ein sonderbarer Satz, aber auch ein Gewiß, daß wir dafür dem digitalen Codex, den digitalen Medien, den Hyperlinks, wie auch im Falle der erweiterten Wirklichkeit, das bedeutet der digitalen Technologie, danken müssen.  Ihre neue Macht ist nicht nur das Problem, sie bietet auch die Lösung des Problems. Und die neurologische Wissenschaft hat diese Plastizität des Gehirns gezeigt. Der Geigenkünstler entwickelt mit der Praxis die besonderen Netze von Neuronen und Synapsen, die ihm erlauben spezifische Reflexe der Finger und des Armes zu geniessen, die nötig sind um Geige zu spielen. Diese Plastizität gilt für Autofahren wie auch für das ethische Bewutsßein.

2013-04-19

le web n'est pas une église

Le web n'est pas une église, le virtuel n'est pas divin, l'internet n'est pas une religion. Les internautes ne sont pas baptisés à l'eau bleutée. Et le courriel de Dieu ne répond plus. Une bonne adresse, mais passée date.

2013-04-16

Qu'est-ce que le virtuel?


Le numérique est-il un autre monde, un monde parallèle, supérieur à ici-bas par son supplément d'intelligence   et sa puissance instrumentale? Ou une simple plateforme multimédia interactive? Pourquoi fantasmons-nous en investissant tant de désirs, d'imaginaire, d'espoir dans le numérisme? Nous croyons à la réalité de ce qui n'est qu'un simulacre et une machine à communiquer? Fascinés par le mirage?
Il est clair que nous avons besoin d'inventer un ailleurs, qu'il soit magique, religieux, onirique, hypnotique ou numérique. Le monde d'ici-bas est-il donc si frustrant, si douloureux, si décevant qu'on ait besoin de s'en évader? Il est clair que le numérique est un psychotrope, un excitant de notre imaginaire et de nos instinct. Pourtant, ce n'est pas une molécule de drogue, pas un champignon hallucinatoire.  Ce n'est qu'un média électronique basé sur le code binaire le plus basique, une programmation algorithmique. Pas de paradis artificiel dans un ordinateur, pas de narcotique, pas de petit génie, pas de potion magique, pas de fenêtre sur un ailleurs de lumière bleutée. Une enflure imaginaire extraordinairement attractive, euphorisante, puissante et gratifiante. Parfois aussi terrifiante par ses effets pervers.

2013-04-08

Dialogue avec Giovanni Lista


Le seul article qui ait, à ma connaissance, été publié en France sur ce livre de 2010* est signé de Giovanni Lista, une figure historique de la critique d'art, que j'ai toujours lu avec le plus grand intérêt. On vient de m'en remettre une photocopie et je ne sais ni le nom de la revue, ni la date de la publication.
En voici la teneur :
"L'auteur est l'un des rares artistes intellectuels toujours capables de réfléchir de manière indépendante, vertu de plus en plus rare dans la grisaille du monde contemporain. Il nous livre cette fois-ci ses réflexions sur l'avenir de l'art, un thème explicitement traité dès le début du XXe siècle au moins par la plupart des artistes qui ont été les fondateurs mêmes de l'art moderne. Les questions posées vont de l'art post-moderne à l'art numérique, ou du retour de la peinture au rapport entre art et religion, alternant observations très aiguës et pages moins incisives, comme il arrive souvent quand on tente de définir la nature du progrès en art. Le post-modernisme a aboli toute conception linéaire et hégélienne de l'histoire comme progrès continu, mais cela ne signifie pas forcément que la notion de progrès n'a pas de sens dans le domaine esthétique. L'art est toujours, de par sa forme, une modélisation idéologique. Lorsque le vers libre émancipe le poète de la norme métrique, ou lorsque la mise en perspective remplace l'espace à deux dimensions de la peinture romane, c'est l'homme lui-même qui progresse vers sa propre liberté, voire vers le pouvoir accru de ses propres moyens de connaissance ou vers sa plus grande maîtrise du réel. L'auteur explore les enjeux de la dématérialisation de l'art, souligne la perte du sensoriel entraîné par l'art numérique, s'interroge sur la primauté de l'image dans le cinéma, en cherchant à trouver une orientation vers le futur dans la tour de Babel de l'art contemporain. Revenant è ses anciennes amours, l'auteur prophétise: les arts du XXIe siècle seront de plus en plus sociocritiques. Il termine ainsi par un appel à rallumer les lumières que l'on ne peut que partager tout en sachant jusqu'où il est dérisoire dans le monde déréglé, aléatoire et irréversible où nous sommes embarqués. Il reste cependant le travail de la réflexion, l'effort entêté pour comprendre ce qui se passe, la valeur des idées qui témoignent d'une conscience en éveil. En ce sens, le livre est une bouffée d'air frais par son anticonformisme et par la sincérité de son approche qui permet une initiation originale à la situation actuelle du monde de l'art."
Je n'ai malheureusement pas les coordonnées de Giovanni Lista, mais je lui propose, s'il a un jour connaissance de ce blogue, de nous rencontrer à Paris pour un débat public sur ces grands enjeux, dans lesquels nous sommes tous deux impliqués. Compte tenu de son expertise sur le futurisme, Dada, et les grands courants de l'art moderne de façon générale, cela sera une rencontre passionnante dans le contexte flottant de l'art actuel.
_____________________
* L'avenir de l'art a fait l'objet de deux réimpression depuis sa publication.

2013-04-07

Le monde n'est plus géométrique



Il est devenu un enchevêtrement d'hyperliens. Notre éthique et notre logique sont devenues des réseaux de ligands.

2013-04-06

La necesidad del hiperhumanismo digital


Discurso de Hervé Fischer en el marco de la apertura del congresso INFORMATICA 20013 en La Habana.


Señoras y señores:
Quisiera ante todo agradecer a los organizadores del congreso INFORMÁTICA por su invitación para tomar la palabra delante de ustedes. Soy presidente de la Federación internacional de multimedia, una ONG acreditada por las Naciones Unidas con estatus consultativo para el Programa ECOSOC de desarrollo económico y social. Contamos con miembros y actividades en los cinco continentes, que incluyen América Latina, China y África.
En el marco del congreso INFORMÁTICA, quisiera subrayar la importancia de las ciencias humanas y sobre todo de la importancia de una mejor comprensión teórica del choque digital, a lo cual dedicaré dos conferencias dentro del mismo. En ellas enfatizaré sobre  algunos conceptos que considero claves para entender nuestra época.
1.       Estamos pasando de la era del fuego a la era digital, o sea, de la era de la energía, que incluye el fuego, el viento, el agua, la electricidad y la energía nuclear, a la era de la información. Pasamos así del binomio energía-materia  a un nuevo paradigma epistemológico e instrumental, el de una codificación binaria y  de una  programación algorítmica con las cuales pretendemos reinterpretar el universo e instrumentarlo con una nueva potencia humana superior a la de las leyes habituales de la naturaleza. El hombre ha escogido marcar con su sello nuestra evolución y hablamos aquí de lo antropoceno. McLuhan fue el último gran pensador de la era del fuego, de los medios de difusión eléctricos; pero no podría ser el nuevo gurú de la era digital. La energía destruye le información. Lo digital la crea y la difunde.
2.       Debemos rendir homenaje a Darwin por haber afirmado, en contra de los creacionistas, que el hombre no desciende del cielo mas de los árboles y por haber inventado la ley de selección y de adaptación natural para explicar biológicamente nuestra evolución. No obstante, esta ley no basta para explicar las sucesivas mutaciones de la especie humana. Proponemos pues considerar la “teoría de la divergencia”. La especie humana evolucionó muy rápido, menos por adaptación que por proyectos, rupturas y divergencias, incluso a riesgo de su supervivencia. Esto se evidencia en la política, en el desarrollo científico, en las artes. Estas divergencias, que aceleraron nuestra evolución,  siempre surgieron de creadores, inventores, de líderes que primero fueron marginados, rebeldes, en ruptura con las ideas comúnmente recibidas, pero que a la larga se impusieron ante la mayoría.
3.       La invención de la informática constituye un singular ejemplo de esta teoría de la divergencia, en etapas graduales. La invención de la escritura ideográfica; más la ruptura con lo analógico, y la invención del alfabeto fonético, de veinte a treinta símbolos abstractos, que propician una fuerte combinación conceptual; más la invención por Gutenberg de los caracteres móviles de impresión, que permitió la difusión progresiva en masas de los libros y del pensamiento crítico individual; seguido de la reducción radical de este alfabeto fonético a un código binario, que nos ofrece hoy en día la convergencia universal en multimedia de todos los lenguajes – no sólo del texto, sino de los sonidos, las imágenes, los movimientos: la imprenta del siglo XXI. Debemos subrayar aquí que la digitalización constituye una ruptura por difusión planetaria inmediata, la programación de los algoritmos, el control de los hombres y de las ideas, para bien o para mal, con una potencia tecno-científica, social y cultural con la cual ni siquiera nos atrevimos a soñar, a no ser como cosa de magia. Pero es un error repetir, como acostumbramos a hacerlo, que esto significa el fin de Gutenberg y el regreso a una oralidad en multimedia, que podría también dar al traste con los esfuerzos costosamente alcanzados por la razón conceptual y crítica, y el advenimiento de un nuevo oscurantismo. El código binario es el desenlace genial del alfabeto fonético de veintiséis signos, por su reducción a dos: on y off, 1 ó 2.
4.       La divergencia más evidente del espíritu humano con respecto a la naturaleza es la invención de la ética. La teoría de Darwin no sabría explicar el surgimiento de la ética. Por el contrario, según Darwin, es la ley del más fuerte, la de la jungla, la que predomina en nuestra evolución, mientras que la ética nos obliga a socorrer a los débiles, los moribundos, a salvar a los enfermos, a ayudar a reproducirse artificialmente a aquellos a quien la naturaleza no se los permite, a alargar la vida de aquellos que ya no son productivos, a facilitar la vida de los minusválidos, a pesar del alto costo social, cuando la selección natural darwiniana debería eliminarlos. Mas hoy, gracias a las redes digitales de comunicación, sabemos cada vez más de cómo los derechos universales del hombre son pisoteados en todo el mundo. Sabemos que la humanidad es un escándalo permanente, intolerable: explotación, violencia, injusticia, y genocidios. Son los hipervínculos digitales las que refuerzan esta nueva exigencia de solidaridad humana y de indignación que sentimos. Paradójicamente, es la trivial tecnología binaria de la informática la que crea y refuerza esta exigencia ética planetaria que sentimos. Ciertamente, estamos fascinados por las virtudes digitales de la “realidad aumentada”. Pero el progreso humano es más incierto que el progreso tecnológico.  Y lo que llamo entonces la “conciencia aumentada” es mucho más importante y decisiva para nuestro futuro que la realidad aumentada. La conciencia aumentada es el fundamento del hiperhumanismo que yo defiendo: hiper por más hipervínculos y más humanismo. Y es en este sentido que yo hablo entonces del digital alternativo, no el del comercio, de la especulación financiera y de los video-juegos de los países ricos, pero el del progreso humano para el desarrollo de los países del Sur: educación, prevención, salud, comunicación, diversidad cultural e identitaria. Cuba ha establecido una fuerte reputación internacional por su sistema de educación, de salud pública y su Universidad de ciencias informáticas, e unas empresas pioneras como Citmatel. No podemos seguir con el ultraliberalismo y su racionalidad mercantil y considerarlos como  en un nuevo paradigma de organización social e internacional. Debemos restablecer la solidaridad de un hiperhumanismo digital. Cuba puede convertirse en un líder del digital alternativo.
Gracias por su atención.

Twitter, c'est fumer


LE LIEN MULTIMÉDIA, 29 mars 2013
Par Matthieu Dessureault

HERVÉ FISCHER, l’optimiste de la révolution numérique



Très actif sur Twitter, l’auteur et philosophe Hervé Fischer voit en cette plateforme un lieu propice à la « conscience augmentée ». C’est ce qui ressort d’une conférence sur la mythanalyse numérique à laquelle a assisté le LIEN MULTIMÉDIA le 26 mars (une conférence organisée par l’Université Laval au Cercle, à Québec).
Les portables, les téléphones cellulaires et les tablettes sont omniprésents et permettent d’interagir en temps réel sur les réseaux sociaux. Pour Hervé Fischer nous passons de l’âge du feu à l’ère du numérique. Avec ces bouleversements vient une responsabilité sociale. On ne peut plus, selon lui, ignorer ce qui se passe autour de nous, notamment les conflits internationaux. La technologie permet d’abolir les frontières géographiques et de s’ouvrir sur monde. « Aujourd’hui, grâce au numérique, nous avons une conscience planétaire, soutient-il. Cette conscience crée en nous un sentiment d’indignation et de responsabilité, ce désir de vouloir changer le monde, qui est un scandale permanent ».
Il ajoute que les technologies numériques ont une valeur d’ « hyperhumanisme ». Avec la conscience augmentée vient une volonté de changer les choses.  Il est néanmoins difficile de garder une part d’optimisme face aux horreurs du quotidien. « Après la Shoah et les génocides, le scandale humain continue tous les jours, affirme Hervé Fischer. Toute personne intelligente et réaliste est nécessairement pessimiste.  Il faut vraiment être idiot pour être optimiste. Mais moi, je suis idiot et optimiste! »
Bien que les possibilités qu’offre Twitter soient nombreuses, pour l’instant le philosophe reconnaît que la majorité de ce qu’on y retrouve est d’une vacuité totale. Il compare d’ailleurs l’action de gazouiller à celle de fumer une cigarette. « Dans les deux cas, c’est un geste d’échanges sociaux, dit-il. On ne fait que de la fumée, mais on a le sentiment que cette fumée nous relit au corps social. Cela devient un manque quand on est seul. Il y a une sorte de nicotine numérique dans le tweet. C’est un message que l’on envoie aux autres pour leur dire : je suis là, j’existe, j’espère que vous allez me lire et me citer ».