- Instrumentation. Il faut dire
que l’écran est devenu aussi un instrument, un dispositif d’interaction, une
interface opérationnelle entre la nature et nous. C’est sur nos écrans de
laboratoires scientifiques que nous modélisons de plus en plus la nature en
fichiers numériques. C’est aussi sur les écrans que nous agissons, changeant ici
un chiffre – par exemple le taux de base de la
Banque centrale, le niveau de pression que nous insufflons dans une enceinte,
la trajectoire d’un missile, la molécule ou le gène que nous ajoutons dans une
expérience, etc. L’écran constitue alors un tableau de bord. Il est quadrillé.
On y agit à distance pour mener une opération chirurgicale robotisée. L’écran
est dynamique, on y déplace des objets virtuels ou supposés réels, on y change
des paramètres, on y traduit un phénomène en fausses couleurs pour le lire sous
divers angles. Il devient un lieu d’expérience, de manipulation virtuelle et de
gestion, incluant de plus en plus de dimensions : l’espace, le temps, le
mouvement, la mémoire, la narration, et des instruments de contrôle
cybernétique.
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